Mille-pattes et perles menacés : risquent-ils de disparaître ?

Bien qu’ils soient peu visibles dans nos jardins, leur rôle y est absolument crucial… Les perles et les mille-pattes chilopodes sont particulièrement menacés en France, comme le souligne la Liste rouge des espèces menacées de l’IUCN.

Ce rapport révèle que 20% des mille-pattes dits « chilopodes » et 33% des insectes de l’ordre des « perles » sont menacés dans notre pays.

Les principales causes ? La dégradation ou la destruction de leurs habitats naturels. Pour ce qui est des mille-pattes forestiers, la sylviculture intensive, qui favorise les plantations de conifères au détriment des arbres à feuilles caduques, a grandement contribué à leur déclin. Quant aux mille-pattes cavernicoles, ils subissent les conséquences des activités touristiques et de loisirs.

Pour les perles, leur déclin est principalement dû à la pollution d’origine industrielle, urbaine ou agricole, ainsi qu’aux aménagements tels que la construction de digues, de canaux ou de barrages. En montagne, leur habitat est également menacé par divers facteurs tels que le changement climatique et les pollutions, ou encore par l’exploitation forestière qui peut entraîner l’érosion des sols et la détérioration des berges des ruisseaux.

Qui sont les mille-pattes chilopodes ?

Les chilopodes, membres du groupe des mille-pattes, se trouvent principalement dans les forêts, les cavernes ou au bord des plages, où ils se cachent dans les feuilles mortes ou sous les pierres et le bois mort. Ils jouent un rôle essentiel dans la régulation de la microfaune et la régénération des sols en se nourrissant d’autres petits animaux, contribuant ainsi au recyclage de la matière organique…

Ces animaux sont très sensibles aux changements d’humidité, d’acidité et de température, ainsi qu’aux polluants.

Les perles, des insectes peu connus

Les perles, ou « plécoptères », habitent principalement le long des cours d’eau, souvent près des sources et des ruisseaux. Ces insectes aquatiques passent leur stade larvaire dans l’eau et deviennent ailés à l’âge adulte, d’où leur surnom de « mouches de pierre ».

La plupart de ces espèces requièrent des conditions écologiques particulières, ce qui les rend très vulnérables et peu résistantes aux perturbations de leurs habitats.

Comment protéger les mille-pattes et les perles ?

« Malgré leur rôle crucial dans les écosystèmes et leur valeur en tant que bioindicateurs de la santé des milieux naturels, ces invertébrés ne bénéficient actuellement d’aucune mesure de protection spécifique ni d’actions de conservation dédiées », déplore le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).

Il est vital de renforcer la protection des habitats fragiles sur lesquels ces espèces dépendent et d’intensifier la lutte contre les pressions qu’ils subissent.

Chaque individu peut également contribuer en minimisant son impact sur la nature (en restant sur les chemins balisés, en évitant de jeter des déchets dans la nature, etc.). De plus, pour soutenir les auxiliaires du jardin, il est conseillé de créer des refuges naturels dans son jardin en conservant des tas de feuilles, des branches mortes et des pierres dans des zones calmes. Ces éléments offrent un abri naturel. Gardez le sol humide en utilisant du paillis organique comme des feuilles mortes ou de la paille. Enfin, privilégiez l’utilisation de produits naturels pour le traitement de vos plantes et la lutte contre les nuisibles.